Les Garçons et Guillaume, à table !
De Guillaume Gallienne | 17 mars 2026 à 20h15
Venez fêter la 250ème représentation de ce succès désormais international au Théâtre des Galeries.
Le premier souvenir que j'ai de ma mère, c'est quand j'avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en me disant : « Je t'embrasse ma chérie » ; eh bien disons qu'entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.
Encore jeune garçon, Guillaume pense qu'il est une fille. Du moins se comporte-t-il comme tel, ce qui n’est pas pour déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d'entretenir la confusion... Au fil d’un texte touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d’un garçon perdu, sujet d’une confusion sexuelle troublante. Confronté à un entourage peu compréhensif, il s’interroge sur sa propre identité, construite à travers les « normes » sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s’amuse de cette « fragilité » et rend hommage à la féminité. Sans en avoir l’air, et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu’il ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur, dans une société qu’il rêve inclusive.
"Une histoire de coming out à l'envers, à la fois drôle, émouvante, captivante" - Le Parisien
Distribution et programme
Avec Jean-François Breuer
Mise en scène : Patrice Mincke
Production & Tournée LIVE Diffusion
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et Wallonie-Bruxelles International
Scénographie et costumes : Anne Guilleray
Création Lumières : Philippe Catalano
Régie Nicolas Kluge, Sébastien, Mercial, Kelly Furtado
Visuel et photos : Lou Verschueren
Critiques
Jean-François Breuer s'approprie magistralement la pièce de Guillaume Gallienne, "Les garçons et Guillaume, à table!" dans un seul-en-scène jouissif et drôle sur la confusion des genres, mis en scène par Patrice Mincke. À ne pas manquer !
La libre
Pari réussi ! Jean-François Breuer prend à bras le corps ce nouveau monologue, dans lequel il joue 17 personnages qui gravitent autour du protagoniste principal. [...] "Les Garçons et Guillaume, à table!" reste avant tout une comédie. Certes elle est douce amère, mais la vis comica de Jean-François Breuer (...) s’en donne à cœur joie sans jamais tomber dans la caricature.
L'écho
"Les Garçons et Guillaume, à table !"n un seul en scène théâtral époustouflant signé Guillaume Gallienne, porté par un Jean-François Breuer épatant !
Branchés Culture
Guillaume Gallienne signe ici un texte fort, pétri de tendresse et de drôlerie avec comme question indirecte de savoir si la femme est l'avenir de l'homme ou, son modèle incarné ?
L'avenir
Et parce que l'écriture est finie et juste, parce que les personnages sont caricaturés avec une infinie tendresse, mais sans concession, parce que le comédien est d'une sincérité absolue, on passe un excellent moment. À voir en famille ou à montrer à ceux à qui on s'est efforcé de plaire toute sa vie.
L'appel
Note d'intention du metteur en scène
Ce qui m’a séduit dans Les Garçons et Guillaume à table!, c’est la manière tout à fait inattendue dont ce texte aborde les clichés de genre. Il s’agit en effet d’un homme blanc hétérosexuel qui peine à reconnaître et à faire reconnaître son identité de genre et sexuelle ; ce qu’il est intrinsèquement ne correspond pas à ce qu’on attend de lui, ce qui l’amène à tenter de s’oublier lui-même pour « entrer dans le moule » que lui attribue son entourage.
Il est en fait dans une position qu’on imagine réservée aux « discriminés » (femmes, LGBTQIA+, allochtones, etc.) et dont on pense que les mâles blancs hétérosexuels profitent dans notre société patriarcale non-inclusive... Ce texte propose une réelle inversion des rôles, susceptible de remettre en question des clichés parfois véhiculés par la lutte contre les discriminations elle- même.
Pour autant, Guillaume ne porte aucun étendard, ne parle au nom d’aucune communauté, ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur. Il brouille les pistes et ne réclame rien d’autre qu’une réelle inclusion : celle de chacun dans une seule entité qui accepte sans les discriminer toutes les particularités.
Les Garçons et Guillaume ! avance donc à contre-courant de la tendance actuelle qui est, me semble-t-il, de tenter de préserver chacun en lui créant une « bulle » dans laquelle il puisse être en sécurité avec ses semblables. L’allongement progressif de l’acronyme LGBTQIA+, l’imposition officielle de la distinction officielle H/F/N(neutre) dans les offres d’emploi ou la création de néologismes comme « cisgenre » sont quelques exemples révélateurs de cette volonté de créer, à des fins d’inclusion, une place spécifique pour chaque spécificité.
Une bulle avec ses semblables ? Nous aurions donc chacun un ou plusieurs semblables ? mais au sein de chaque bulle, n’y a-t-il pas encore des distinctions qu’il conviendrait de nommer afin de donner réellement une place à chacun ? Poussée à l’extrême, cette façon de traiter la différence nous mène à définir pour chacun une étiquette propre, qui puisse s’opposer à celles des autres... Est-ce vraiment ainsi que nous construirons une société inclusive ? Sans en avoir l’air, sans jugement ni acrimonie, Les Garçons et Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière : cet homme se cherche, on tente de lui coller des étiquettes – et il s’en colle lui-même pour correspondre aux attentes présumées de son entourage – mais son identité est finalement unique et banale en même temps : Guillaume est hétérosexuel, tout bêtement, et est une personnalité unique, tout simplement.
Au fil d’un texte à la fois touchant et drôle, parfois très sensible et parfois trivial, Guillaume Gallienne nous pose par la bande des questions bien plus profondes qu’il n’y paraît : derrière chacune des anecdotes qu’il nous relate se cache la détresse d’un garçon malmené, perdu, prêt à s’oublier pour être aimé, qui rêve d’un monde décloisonné qui accepte chacun tel qu’il est.
Nous veillerons donc, dans notre travail, à suivre en parallèle ces deux fils, celui du plaisir du récit et celui de l’émotion enfouie qui le sous-tend.
Le saviez-vous ?
L'auteur : Guillaume Gallienne reçoit le Molière de la révélation théâtrale en 2010 pour son seul en scène. En 2013, il l'adapte au cinéma et remporte 9 récompenses dont quatre Césars pour le meilleur film, le meilleur premier film, le meilleur acteur et la meilleure adaptation.
L’interprète : Après l’énorme succès rencontré avec Frédéric et plus de 120 représentations, Jean- François Breuer poursuit sur la voie de la quête de soi, la recherche de sa propre identité dans une société qui ne vous attend pas spécialement là où vous vous sentez d’aller.