Saison
2024-2025

Réservez dès maintenant

Kean

Alexandre D​umas / Jean-Paul Sartre

Du 30 avril au 25 mai 2025

Saison
2024-2025

Réservez dès maintenant

Kean

Alexandre D​umas / Jean-Paul Sartre

Du 30 avril au 25 mai 2025

Héros romantique, Kean est un véritable révolutionnaire 
obsédé par le rêve de transformer le monde.

DISTRIBUTION 

Daniel Hanssens, Laurence D’Amelio, 

Marc De Roy, Michel Hinderyckx, 

David Leclercq, Virgile Magniette, 

Christel Pedrinelli, Pierre Poucet, 

Dominique Rongvaux, Shérine Seyad, 

Robin Van Dyck, Jean-Michel Vovk.


Mise en scène Alain Leempoel

Scénographie Lionel Lesire
Costumes  Françoise Van Thienen

Lumières Laurent Comiant

Musique Laurent Beumier

POUR EN SAVOIR PLUS

Kean est un célèbre acteur anglais. Il triomphe au Théâtre Royal de Drury Lane, et tout Londres, au début du XIXème siècle, court l'acclamer. Deux femmes l'aiment : la comtesse Éléna, épouse d'un ambassadeur, et Anna Damby, jeune héritière bourgeoise. Kean est débauché, couvert de dettes, ivrogne et coureur de jupons. Toutefois le prince de Galles en a fait son ami. Kean est un homme excessif, qui se livre avec volupté à l'insolence, à la générosité et au mépris.


Mais, au-delà de ces manifestations d'un tempérament puissant, c'est la condition du comédien et de l'homme de génie que Dumas a posée dans les termes les plus efficaces. Kean est-il lui-même, ou bien les divers personnages (Roméo, Hamlet, Othello) qu'il incarne ? Dans quelle mesure ces êtres shakespeariens ne dévorent-ils pas sa personnalité ? Un soir, enfin, Kean explose. À la face du public, il met son cœur à nu. Et il est hué.


Dumas peint un génie des planches, un redresseur de torts, ivrogne impénitent, amoureux empanaché. Kean est avant tout l’homme des défis et des désillusions. La pièce offre une réflexion sur la place du créateur dans la société. Dumas scrute avec humour et profondeur le conflit entre l’Art et la Vie.

CALENDRIER DES REPRÉSENTATIONS

Durée du spectacle : 2h30 + entracte (15 min.)

Réserver la séance

Mar
29.04.25





Mer
30.04.25


 

20H15

Jeu
01.05.25

 
 

20H15

Ven
02.05.25

 
 

20H15

Sam 03.05.25


 

20H15

Dim 04.05.25

 15H00
 

20H15

Mar
06.05.25




Mer
07.05.25


 

20H15

Jeu
08.05.25

 
 

20H15

Ven
09.05.25

 
 

20H15

Sam 10.05.25

15H00
 

20H15

Dim 11.05.25

 15H00
 


Mar
13.05.25


 

20H15

Mer
14.05.25


 

20H15

Jeu
15.05.25

 
 

19H

Ven
16.05.25

 
 

20H15

Sam 17.05.25


 

20H15

Dim 18.05.25

 15H00
 


Mar
20.05.25


 

20H15

Mer
21.05.25


 

20H15

Jeu
22.05.25

 

 20H15

Ven
23.05.25

 
 

20H15

Sam 24.05.25


 

20H15

Dim 25.05.25

 15H00
 


Kean - Désordre et génie 

D'où naissent les légendes ? D'où vient qu'elles nous soient si nécessaires ? On dit du siècle d’Alexandre Dumas qu’il fut tumultueux avec ses guerres civiles, ses multiples rois, ses deux empereurs et ses deux républiques. Et que dire de celui de Jean-Paul Sartre, lequel a eu aussi son lot de combats et de révolutions ? Et que dire du nôtre et de la direction qu’il prend ? L’homme se croit toujours maître de sa destinée et ne rend de compte qu’à lui-même.

Kean est un acteur anglais, « le plus grand du monde », que le tout-Londres court applaudir. Cousin du Cyrano de Rostand, bouillant, émouvant, insolent, l’homme et le comédien se confondent. Il excite les passions, suscite la jalousie et confond les pleutres. Mais dans une société anglaise corsetée, ses multiples frasques vont finir par le discréditer et sa lutte contre les diktats de la société fera chavirer les certitudes.


Direct au cœur 

​En pur héros romantique, Kean est un véritable révolutionnaire obsédé par le rêve de transformer le monde. Sa personnalité forte et turbulente créait des secousses sismiques au cœur de la société de son époque, égratignant le vernis des rois, des princes et des nobles, leur volant leurs femmes et leurs maîtresses et empruntant aux héros shakespeariens qu'il incarnait leur lucidité, leur folie, leur démesure. 


Où place-t-on un Edmund Kean aujourd’hui ? 

Une Anna Damby ? Un prince de Galles ? Ou une Éléna éperdue d’amour et de pouvoir ? 

Kean a choisi ses armes pour combattre les bien-pensants aveuglés par leur conformisme ; le théâtre et son génie. Mais le comédien n'arrive pas à saisir le sens de sa vie et devient cynique.

​Qui est donc Kean ? Peut-il exister sans jouer la comédie ? Est-il aussi détaché qu'il le dit du pouvoir politique et de la critique ?


Le mythe du métier face à la réalité de la société

​Comment vivre dans un monde qui nous apparaît révoltant parce qu’injuste, conformiste, ignorant et sans curiosité, corrompu et sans autre grandeur que celle dont les puissants rêvent pour eux-mêmes.

Comment se battre seul face à ces forces ? Avec son art pour révolte ? Or, qu’a été ce Kean ? Un très grand acteur, issu du peuple, qui s’est haussé à la seule force de son art, qu’il a par ailleurs réinventé. Dans quel monde vivait-il ? Un monde où il n’avait pas sa place, pris entre le peuple où il ne pouvait retourner et celui de la noblesse, du pouvoir, où l’on ne peut entrer que par naissance... 


Kean ne pouvait descendre, il n’a pu que monter... ou tomber. 

Nous aussi, aujourd’hui comme il y a deux cents ans, sommes déchirés par le choix que Kean doit faire : se soumettre et disparaître, dans un monde où les puissants sont convaincus d’être supérieurs par nature, ou se révolter et risquer ainsi d’ouvrir toutes grandes les portes de l’enfer.


Société d’hier, société d’aujourd’hui ?

Entre tradition et modernité ou plutôt entre conformiste et progressiste, les personnages de chaque camp vont s’aimer, s’épier, se jauger, se battre pour influencer l’autre, et le rendre à la raison. 

Raison, vocable qui ne convient pas au fantasque Kean qui se rêve autrement qu’il n’est et qui peut être rêve sa vie ?

Qui fera chavirer l’autre ? Qui obtiendra gain de cause ? 

Le déterminisme de certains finira par emporter la mise au détriment de la liberté d’être.

Alain Leempoel

Entretien avec Lionel Lesire

Quelle a été votre première source d’inspiration pour concevoir les décors de Kean ?  

Dès le départ, Alain Leempoel, le metteur en scène, m’a précisé certains éléments qu’il souhaitait absolument éviter, tandis que de mon côté, je lui ai proposé plusieurs pistes qui pourraient l’intéresser. Cette approche a rapidement porté ses fruits. Puisque la pièce explore la relation entre l’acteur et son double, la scénographie repose sur un jeu de miroirs : miroir classique, miroir sans tain, transparences et reflets. C’est à partir de cette idée que le travail a démarré.  

 

La pièce met en scène un personnage en perpétuel conflit avec lui-même. Comment avez-vous traduit cette dualité dans la scénographie ?

Kean évolue dans un univers façonné par les textes qu’il déclame, presque exclusivement du Shakespeare. La scénographie repose ainsi sur des ouvrages de Shakespeare, transformés en grands éléments de décor qui structurent l’espace scénique. Tout son monde se construit autour de ces mots écrits bien avant lui, illustrant la condition de l’acteur, définie non pas par lui-même mais par ceux qui l’entourent. À cela s’ajoute un jeu de miroirs qui souligne la frontière ténue entre l’homme et l’acteur. Enfin, la structure même du théâtre est réinterprétée pour traduire ce tiraillement : Kean perçoit la scène comme sa seule réalité, tandis que tout le reste n’est qu’illusion.  

 

Votre scénographie évolue-t-elle au fil de la pièce et comment s’inscrit-elle dans la mise en abyme du théâtre dans le théâtre ?

La pièce suit les trois unités classiques du théâtre – temps, lieu et action – et se déroule essentiellement dans la loge de Kean, avec une brève incursion dans un bar. Ce cadre unique est conçu pour que tout ce dont l’action a besoin soit déjà présent sur scène : certains éléments du décor, notamment les livres, pivotent et se transforment en accessoires, rendant chaque changement de lieu organique et fluide. Cette simplicité renforce le théâtre dans le théâtre, qui, plus qu’un élément scénographique, est avant tout porté par Kean lui-même. Il est le centre de cette mise en abyme, incarnant ses propres angoisses, illusions et vérités, si bien que la scénographie n’a pas besoin d’en rajouter : elle épouse son univers intérieur sans l’alourdir.  


Quel effet visuel souhaitez-vous que le public ressente en découvrant la scénographie ?

L’idéal serait que le spectateur ne la perçoive pas comme un élément extérieur ou un objet à part, mais qu’elle s’impose comme l’environnement naturel de Kean. L’ensemble doit sembler organique, en parfaite adéquation avec son univers intérieur.  

 

Y a-t-il un élément de votre scénographie dont vous êtes particulièrement fier et que vous avez hâte de voir prendre vie sur scène ? 

Ce dont je suis le plus fier, ce n’est pas un élément matériel du décor, mais la qualité du travail accompli par l’atelier de construction. Leur savoir-faire, aussi bien pour les décors que pour les costumes, mérite d’être souligné. Plus qu’un décor en soi, c’est la compétence et la qualité humaine de l’équipe qui donnent vie à l’ensemble.