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Rien n’est plus complexe que l’aventure humaine.
Et rien n’est moins personnel non plus... "
Giuseppe Santoliquido
DISTRIBUTION
Frédéric Clou - Yves Claessens
Marie-Hélène Remacle - Réal Siellez
Mise en scène Sandra Raco
Scénographie Sofia Dilinos
Costumes Sophie Malacord
Création lumières Félicien Van Kriekinge
POUR EN SAVOIR PLUS
Fait-on jamais le deuil de celui ou de celle que nous n’avons pas été ? Enfant, des songes nous électrisent, agitent les fantasmes d’une vie pailletée d’éclat et de liberté, de rencontres et d’aventures, de jours prodigieux. Puis la vie nous arrime à la réalité, moins enchanteresse que dans nos rêves, et avec laquelle nous sommes contraints de composer.
Voici une œuvre originale, l’histoire complexe d’un père et son fils au milieu de leur garage automobile où différents personnages vont et viennent.
Giuseppe Santoliquido est un écrivain belge, auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre. Son écriture porte en elle des questions riches d’échos, traverse des thèmes foisonnants et le fait dans une langue attachante.
Exploration captivante des relations familiales, des secrets enfouis et des réalités changeantes, cette pièce invite le spectateur à plonger dans un univers de mystère et d'intrigue.
« Rien n’est plus complexe que l’aventure humaine. Et rien n’est moins personnel non plus... » - Giuseppe Santoliquido
Quelques questions avec l'auteur, Giuseppe Santoliquido :
Þ Quelle est la genèse de votre pièce ?
Giuseppe Santoliquido : Le point de départ est une réflexion sur cette phase très particulière de l’existence durant laquelle nous sommes amenés à faire le deuil de celui que l’on voulait être et que nous ne serons jamais. C’est un des deuils les plus cruels à réaliser. Durant l’adolescence et une partie de l’âge adulte, nous rêvons à notre vie future, nous imaginant devenir tel ou tel personnage, mener une vie faite de nouveautés constantes, d’aventures extraordinaires. Après quoi, la réalité nous rattrape et il faut apprendre à nous en contenter. Certains y arrivent, plus ou moins facilement, d’autres ont beaucoup de mal à se résigner.
Þ Pourriez-vous caractériser vos personnages ?
Collard, le père, semble avoir accepté son sort avec plus ou moins de fatalisme et aspire à ce que son fils, Paul, pose ses pas dans les siens, adoptant, lui aussi, une vie rangée et ordinaire. Ce dernier, bien que ne parvenant pas à construire la vie à laquelle il aspire, peine à se résoudre à suivre les traces de son père. La situation ne peut que déboucher sur une forme d’incommunicabilité viscérale, même si l’amour les unit. C’est à ce stade de leur relation que la pièce surprend les personnages, les mettant en scène dans leur routine quotidienne, qui sera prétexte à exposer leurs divergences de vue et leur souffrance intime.
Þ Comment expliquez-vous le titre de votre pièce ?
La nuit est à prendre au sens premier du terme, car différents degrés de réalité sont à l’œuvre dans la pièce, mais aussi dans son acception métaphorique, à savoir un moment d’obscurité que traversent les deux personnages principaux, le père et le fils, dans leurs trajectoires personnelles et au sein-même de leur relation.
Þ Avez-vous pensé à des références en écrivant votre pièce ?
Non, pas en écrivant. J’ai d’abord eu en tête les personnages, ainsi que la thématique de la pièce. Je leur ai ensuite imaginés une quotidienneté proche de celle que j’ai moi-même vécue, puisque mon père était mécanicien automobile, tout comme mon frère, et qu’ils ont travaillé ensemble. Le reste, comme à chaque fois, vient en écrivant, au sens où – du moins, en ce qui me concerne – c’est l’écriture elle-même, l’acte d’écrire qui appelle les idées et non pas l’inverse.
Quelques questions à Sandra Raco
- Quels sont les éléments qui ont éveillé ton intérêt à la lecture de ce texte ?
La pièce se passe dans l’univers familial. Pour moi la famille est un sujet inépuisable et passionnant dans lequel peuvent se rencontrer les émotions les plus intenses et les plus sombres.
Ici il s’agit du conflit intergénérationnel d’un père et de son fils vis-à-vis du rapport qu’ils ont face au travail et surtout à la place qu’ils décident de donner ou non à ce travail. Le père fait ce qu’il faut faire, ce qu’on lui a imposé de faire toute sa vie et suppose qu’il est donc normal que son fils fasse pareil. Le fils, lui, rêve d’autre chose mais n’arrive pas à choisir et se retrouve embourbé entre le rêve d’une vie idéalisé et la peur de choisir quoi que ce soit. La place et le temps que l’on donne au travail dans nos sociétés est un sujet brulant d’actualité.
Effectivement nous vivons une période ou les paradigmes de valeurs face au travail changent. Le travail n’occupe plus la place centrale dans nos vies, on peut en changer plusieurs fois au cours d’une vie ou l’envisager sur une période plus courte. Tout ceci renforce le conflit intergénérationnel et les difficultés de communication entre ces deux générations qui ne voient plus les choses de la même manière.
La non-communication est un autre sujet central de la pièce. Il y a ce qui est écrit mais dès la première lecture on ressent que ce qui est vécus par les personnages est plus fort que ce qui est dit. Comme dans de nombreuses familles, les non-dits et la manière de communiquer est installée depuis tellement longtemps, des générations parfois, qu’on se retrouve dans l’incapacité de se parler vraiment et de se dire ce qui pourrait débloquer la situation. La place de la mère renforce cette idée d’enferment, elle n’arrive pas non plus à débloquer cette situation. Malgré l’amour qui est bel et bien présent dans cette famille, ils sont tous enfermés dans un schéma familial ou chacun à sa place et n’arrive pas à en sortir ou chacun lutte pour imposer sa vérité. Le père se renferme dans ses propres certitudes et le fils se réfugie dans les achats compulsifs et l’alcool rendant toute communication impossible. Alors ils cherchent tous une issue… Comme ils peuvent… Avec les armes qu’ils ont…
- Quand tu montes une pièce, qu’est-ce qui t’intéresse en premier lieu ?
La réponse est assez simple et peut paraitre banal mais c’est ce qui me donne envie de venir chaque jour au théâtre. Que ce soit quand je joue, quand je mets en scène ou quand j’assiste un(e) metteur(re) en scène, ce qui m’intéresse c’est de former une équipe et de raconter une histoire tous ensemble pour faire vivre des émotions aux public. Faire voyager et faire rêver le public sans devoir aller trop loin. Souvent quand on met en scène on nous demande quel est ton style de pièce ou celle que je rêverais de mettre en scène. Bien sûr il y en a, mais dans chacune, ce que je retrouve et ce que j’aime explorer, ce sont les relations entre les personnages, comment on peut s’identifier à eux et qu’est ce qu’ils dégagent dans leur humanité. Cela étant, j’adore explorer le travail d’acteur. Expérimenter de nouvelles méthodes de jeu en me permettant de ne pas aller à un résultat tout de suite mais en essayant de prendre différents chemins pour permettre à l’équipe de se laisser surprendre et espérer ainsi surprendre les spectateurs. Tout ça en espérant faire vivre au spectateur un moment d’émotion intense et pourquoi pas, plus vrai que la vie…
- Comment définir ce texte ?
C’est un texte énigmatique et plein de suspens. On sent dès le début qu’on ne nous dit pas tout et on se plait à chercher avec les personnages comment on va se sortir de là. Il y a également beaucoup de poésie dans l’écriture de Giuseppe qui contrebalance avec un parler direct des personnages qui sont pourtant issus d’un milieu populaire. Cette particularité renforce le côté étrange de l’histoire mais apporte la beauté et le relief à ce texte en lui donnant ainsi un sous texte encore plus intéressant. Giuseppe Santoliquido aime travailler sur la symbolique des images et ça fonctionne très bien au théâtre. Les acteurs doivent travailler à rendre ces images les plus concrètes possible en s’efforçant de les habiter par des émotions intenses pour les rendre facilement accessible au public.
- As-tu un intérêt particulier pour ce genre ?
Oui j’adore ! J’ai tout de suite pensé à « Memento » ou à « Inception » de Christopher Nolan ou encore à « Eternal Sunshine of a Spotless Mind » de Michel Gondry qui font parties de mes films préférés. Ce sont des films presque mathématiques ou le spectateur doit accepter de ne pas tout comprendre tout de suite pour finir par s’amuser à jouer avec l’histoire et ainsi être surpris jusqu’au bout. Ce sont des films qu’on peut regarder 10 fois et à chaque fois prendre plaisir à découvrir quelque chose de nouveau. Je ne veux pas trop en dire, mais le mystère omniprésent qui est dans la pièce de Giuseppe Santoliquido donne un suspens au spectateur qui jouissif. En tant que metteure en scène, c’est assez excitant de devoir choisir et trouver les éléments qui vont tenir les spectateurs en haleine. Réussir à distiller les indices au fur et à mesure pour les emmener ou on veut et peut être leur faire changer d’idées à chaque scène sur la tournure que va prendre l’histoire. Ce n’est pas un genre facile mais le défi est enthousiasmant et donne envie de tenter l’expérience en donnant le maximum pour espérer être à la hauteur.
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