Une comédie irrésistible, drôle et intelligente
de Jean-Noël Fenwick.

CALENDRIER DES REPRÉSENTATIONS

Le spectacle 'Les Palmes de M. Schutz' dure 2h15 avec entracte.

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Mar
12.03.24




Mer 13.03.24



20H15

Jeu
14.03.24



20H15

Ven 15.03.24



20H15

Sam 16.03.24



20H15

Dim 17.03.24

15H00

20H15

Mar
19.03.24

Matinée scolaire 13H30


Mer
20.03.24



20H15

Jeu
21.03.24



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Ven
22.03.24



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Sam 23.03.24

15H00

20H15

Dim
24.03.24

15H00

 

Mar
26.03.24



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Mer
27.03.24



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Jeu
28.03.24



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Ven
29.03.24



20H15

Sam 30.03.24



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Dim
31.03.24

15H00


Mar
02.04.24



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Mer
03.04.24



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Jeu
04.04.24

 

20H15

Ven
05.04.24



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Sam
06.04.24



20H15

Dim
07.04.24

15H00


DISTRIBUTION 


Audrey D’Hulstère

Alexis Goslain

Frédéric Nyssen

Catherine Decrolier,

Benoît Van Dorslaer

Marc De Roy



Mise en scène  Cécile Florin

Costumes  Béatrice Guilleaume

Lumières  Laurent Comiant 

Assisant Hugo Gonzalez

Coiffure et maquillage Mathilde Wallez




POUR EN SAVOIR PLUS 

Pierre et Marie Curie vont découvrir successivement la radioactivité, le radium et … l'amour.
En cette fin du 19ème siècle, Pierre Curie coule des jours paisibles et studieux dans son laboratoire de l’Ecole de Physique et Chimie de Paris, en compagnie de son collègue Gustave Bémont.
Mais le directeur de l’école, M. Schutz, obsédé par les honneurs, essaye, par tous les moyens, de lui extorquer des communiqués destinés à obtenir les prestigieuses Palmes Académiques.
Dernière trouvaille de Schutz pour doper le rendement du laboratoire : une étudiante polonaise du nom de Marie Sklodowska, que Pierre Curie est bien obligé d’accepter.
De ce chercheur timide, intègre et réservé, Marie n’en fera qu’une bouchée.
Avant même de réaliser ce qui lui arrive, Pierre voit son laboratoire transformé en cuisine où mijotent des plats slaves, où se fabrique de la dynamite destinée aux résistants polonais et où macère une vodka aux vertus explosives.
Ces quelques facéties passées, Pierre découvre chez Marie de grandes aptitudes scientifiques aussi nécessaires pour satisfaire aux exigences de Schutz que pour relever le défi le plus hardi que la science dresse devant eux.
Une comédie irrésistible, tendre et scientifique.

Entretien avec Cécile Florin

Comment avez-vous abordé cette première mise en scène aux Galeries ?

Mon parcours aux Galeries a débuté en 1989 en tant que comédienne. Mais c’est vrai que c'est une première pour moi dans ce rôle de metteuse en scène ce qui me procure une certaine appréhension. Heureusement, lorsqu'on m'a proposé de mettre en scène cette pièce, je la connaissais déjà, l'ayant vue il y a quelques années, et elle m’avait laissé un bon souvenir. Pour m’aider dans ce projet, j'ai rassemblé une équipe d'excellents comédiens que je connais bien et que j’apprécie. L'idée était de former une équipe solide, car c'est cette équipe qui, unie, donnera vie au spectacle et s'efforcera de raconter cette histoire de manière aussi fidèle que possible.

Quelle a été la difficulté de monter un spectacle autour de Pierre et Marie Curie, deux personnages historiques dans un univers scientifique ?

La principale difficulté liée à la création d'un spectacle autour de deux figures historiques évoluant dans le domaine scientifique, réside justement dans la complexité de la science. Ni moi ni aucun membre de l'équipe ne sommes des scientifiques. Ainsi, nous avons dû entreprendre des recherches approfondies pour identifier et comprendre le fonctionnement des instruments d’époque, et assimiler les notions scientifiques.

Comment avez-vous abordé le personnage de Marie Curie ? Quels aspects de sa personnalité avez-vous cherché à mettre en avant ?

L'interprétation du personnage de Marie Curie a été pour nous une exploration fascinante de sa personnalité remarquable. Ce que j'apprécie particulièrement chez elle, c'est sa force et son caractère bien trempé en tant que femme. Pour mieux cerner son essence, j'ai approfondi mes recherches sur elle et sur sa perspective de vie. Originaire de Pologne, elle a dû faire face aux restrictions imposées aux femmes à son époque, notamment l'interdiction d'accéder à l'enseignement supérieur. Malgré cela, elle s'est révélée être une femme têtue et déterminée, non pas dans une obstination vaine, mais dans une quête constante d'apprentissage et d'amélioration. Elle avait une soif insatiable de connaissances et un désir profond de contribuer au progrès du monde. Sa philanthropie intellectuelle était un trait qui l'a rapprochée de Pierre. Ils partageaient la même vision altruiste de la science, aspirant à apporter des améliorations significatives. Pour moi, cette représentation d'une femme forte, décidée, qui trouve sa place et œuvre pour le bien commun, transmet un message puissant, particulièrement inspirant pour toutes les femmes.

Quel a été l’enjeu pour vous en tant que femme de mettre en scène le personnage historique féminin de Marie Curie ?

Mon enjeu principal a été de restituer fidèlement cette femme déterminée, résiliente, qui ne recule devant aucun obstacle. De sa Pologne natale à son installation en France, Marie Curie a dû surmonter de nombreux défis pour se faire une place, s'imposer dans un monde largement dominé par les hommes. Lorsque je discutais avec Audrey D’Hulstère, la comédienne incarnant Marie Curie, je soulignais l'importance de ne pas s'excuser d'être présente, de ne pas s'excuser de prendre sa juste place. Il me semble que c'est une difficulté que les femmes peuvent encore rencontrer, celle de parfois s'excuser d'occuper un espace. Cette pièce nous permet de combattre cette difficulté.

Selon vous, la pièce résonne-t-elle encore avec des préoccupations contemporaines ?

Selon moi, la pièce résonne indéniablement avec des préoccupations actuelles, notamment en ce qui concerne le rôle et l'impact de la science dans notre société. La science offre des perspectives extraordinaires, que ce soit pour soigner, aider ou améliorer notre quotidien. Cependant, elle détient également le potentiel de destruction, de guerre et de contrôle. Le danger réside dans l'utilisation qui en est faite. Des esprits brillants peuvent découvrir des solutions miracles pour de nombreux maux, mais si ces découvertes sont détournées de manière malveillante, elles peuvent se transformer en armes redoutables.

 Cette préoccupation contemporaine s'entrelace avec une autre problématique actuelle, celle de la place des femmes dans le domaine scientifique et dans le monde en général. À l'instar de Marie Curie, qui a dû surmonter des obstacles importants pour s'imposer dans un univers dominé par les hommes, les femmes d'aujourd'hui continuent de se battre pour une reconnaissance équitable et une participation active dans tous les secteurs de la société.

Un couple de légende

par Jean-Noël Fenwick

L’envie d’écrire une pièce sur la découverte du radium par Pierre et Marie Curie me taraudait depuis des années. Je m’empresse de dire que je ne suis spécialiste ni de physique-chimie ni d’histoire des sciences mais simplement lecteur frénétique d’ouvrages de vulgarisation traitant, entre autres, de ces sujets. Rien ne me paraît en effet plus émouvant ni plus stimulant pour l’imagination que la saga du Big Bang, la complexification de la matière, le détail du processus d’évolution qui, des particules élémentaires à l’Homo sapiens, accompagne l’éparpillement dans le cosmos de ce qui fut, il y a quinze milliards d’années, infiniment simple, chaud et concentré.

Par ailleurs le couple Curie est un cas unique. Au-delà de leur inestimable contribution scientifique, Pierre et Marie constituent le seul exemple, dans l’histoire de l’humanité, d’un homme et d’une femme ayant gravi, main dans la main, à égalité, la pyramide du génie.

Paix aux cendres du couple Péron, d’Antoine et Cléopâtre, le ménage Curie reste inégalé. Cet amour exemplaire m’a paru irrésistible.

Que le résultat de cette fascination pour la Science et pour ce couple de légende soit une comédie n’est pas le fruit du hasard ou d’une perversion mais une intention délibérée. Je suis choqué de constater que nous conservons de ces deux amoureux de la vie une image triste, celle de morts-vivants austères et ascétiques « inventant » la radioactivité dans l’atmosphère toxique et confinée d’un hangar à l’écart du monde.

Rien n’est plus faux. D’abord parce qu’ils ne sont pas morts irradiés. Pierre a disparu accidentellement en 1906 victime de sa seule distraction et Marie en 1934, à l’âge de soixante-sept ans, soit trente-six ans après avoir commencé à manipuler des substances radioactives. Que ces manipulations aient été préjudiciables à leur santé, certes. Mais fatales, non.

Ensuite parce que l’un et l’autre étaient des êtres de chair et de sang. Ils avaient pêle-mêle du génie, de l’enthousiasme, de l’humour, des enfants, des ennuis et des bicyclettes. Ils ont fréquenté les théâtres, la danseuse Loïe Fuller est venue chez eux, boulevard Kellerman, faire la démonstration de ses talents d’effeuilleuse allumée. Ils ont participé à des scènes de spiritisme. Pierre n’aimait rient tant que paresser dans l’herbe à observer le ballet des grenouilles et Marie, dans sa correspondance, se souvient avec émotion des fêtes de son enfance, des mazurkas effrénées et des fous rires irrévérencieux.

De même, laisser penser que la frénésie de leurs recherches ne devait rien à la compétition internationale ni à la pression hiérarchique n’est pas leur rendre hommage mais les trahir en les situant hors du temps, hors de l’humain.

Tenter de rendre plus proche, plus explicite, la nature du combat scientifique qui fut le leur m’a paru un défi intéressant à relever. Prendre le contre-pied des idées reçues qui faussent leur souvenir m’a semblé salutaire.

Je ne cherche bien évidement pas à faire croire que les époux Curie ont existé tels qu’ils apparaissent dans cette pièce. Ils n’ont jamais eu, ni aucun des protagonistes, cette dimension burlesque. Mais le cadre historique général auquel il est fait référence est authentique. Les péripéties humoristiques qui entourent leurs travaux sont – est-il besoin de le dire – totalement inventées mais les faits scientifiques fondamentaux sont exacts.